Malgré une incertitude, l’été s’annonce bon pour les hôteliers québécois
Les touristes devraient être au rendez-vous dans les hôtels de la belle province dans les prochaines semaines d’après un sondage interne mené auprès des membres de l’Association Hôtellerie du Québec (AHQ). Par contre, les vacanciers ont planifié leurs vacances à la dernière minute. Une habitude apparue au sortir de la pandémie qui semble s’ancrer dans les habitudes, selon Véronyque Tremblay présidente de l’AHQ.
« Un de nos membres à Montréal nous avait confié croire qu’il s’enlignait pour un mois de juin désastreux malgré le grand prix de Formule 1 et que finalement il a eu le meilleur mois de sa carrière », illustre-t-elle. Il est donc difficile de prédire à quel point la saison estivale sera rentable pour les hôteliers cette année, mais la tendance semble montrer que les résultats de 2024 seront légèrement supérieurs à ceux de 2023.
« Nous manquons de prévisibilité ce qui est tout de même stressant, mais les gens semblent vouloir être au rendez-vous alors nos membres restent positifs dans l’ensemble », remarque la présidente de l’AHQ.
Les hôtels haut de gamme performent mieux à Montréal
Dans la région de Montréal, les hôtels très haut de gamme semblent s’en tirer mieux que les autres, selon les données de la firme d’études de marché STR présentées dernièrement aux membres de l’Association hôtelière du grand Montréal (AHGM). En effet, ceux-ci ont vu leurs taux d’occupation ainsi que leur taux journalier moyen augmenter dans le premier trimestre de l’année, si bien que leur revenu par chambre disponible (RevPAR) est en hausse de 6,3% par rapport à l’an dernier.
Parallèlement les hôtels économiques montréalais ont vu leur RevPAR baisser de 2,7% durant la même période en raison d’une baisse importante de leur occupation. Toujours selon les données de STR, les hôtels milieu de gamme s’en tirent relativement bien (RevPAR + 2,3%) même s’ils ont également connu une forte baisse d’achalandage puisque taux journaliers moyens ont connu une bonne hausse.
Cette tendance, également observée aux États-Unis, pourrait s’expliquer par la situation économique des derniers mois qui continue d’exercer une pression sur la plupart des ménages selon Jean-René Ouellet, stratège en investissement et en gestion de patrimoine chez Desjardins. « Avec des taux d’intérêt élevés, les personnes aisées qui ont de l’épargne s’en tirent très bien, mais pour d’autres il ne reste pas grand-chose après l’hypothèque pour les loisirs », a-t-il suggéré devant les membres de l’Association Hôtelière du Grand Montréal (AGHM).
Un constat qui pourrait s’avérer inquiétant pour l’industrie québécoise où 73% des hôtels sont considérés comme économiques selon le recensement de l’AHQ. Par contre, cette disparité entre les hôtels de luxe et ceux « bon marché » pourrait ne pas être avérée pour l’ensemble de la province, prévient Véronyque Tremblay.
« Les données disponibles sont insuffisantes notamment du côté des hôtels de luxe pour pouvoir l’affirmer avec certitude. Ce n’est toutefois pas ce que l’on ressent de la part de nos membres, surtout que les sondages sur les intentions de voyage sont très encourageants », note-t-elle.
« On demeure très optimistes pour cet été, mais il va falloir attendre l’automne pour savoir si ça s’est concrétisé en revenus », conclut la présidente de l’AHQ.
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