Rien n’est ennuyeux avec Adèle Girard, la directrice générale du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRHT). Même les plaques souvenirs ! Un jour, des collègues lui ont offert une plaque qui résumait bien sa personnalité en quatre mots : les vérités d’Adèle.
« C’était écrit : dynamisme, leadership, humour et intégrité, dit-elle. Je crois que ces mots correspondent le mieux à ma vie professionnelle. »
Son apprentissage du leadership s’est fait comme responsable des terrains de jeu à Saint-Hubert. « À 20 ans, j’avais 52 employés sous ma responsabilité. Nous avions acheté une tente, pour faire de l’animation, que l’on déplaçait d’un quartier à l’autre. Pour l’époque, c’était un gros projet », se souvient la directrice du CQRHT, qui a aujourd’hui 59 ans.
Sa formation universitaire initiale a été en enseignement. Elle a travaillé pendant huit ans comme enseignante et conseillère pédagogique. « Je me sentais à l’étroit dans une classe au primaire. C’est là que je suis partie travailler à Jouvence. »
D’abord animatrice pendant cinq ans sur cette base de plein air devenue un grand centre de villégiature, elle est retournée sur les bancs d’école pour effectuer un baccalauréat en gestion touristique. Après, elle est retournée à Jouvence réorganiser le service à la clientèle et l’administration, est ensuite devenue directrice adjointe, puis directrice.
Comme gestionnaire, elle constate que son passage par l’enseignement, loin d’être inutile, est plutôt un atout. « En ce qui concerne la gestion de personnel, je me demande si ma formation en enseignement n’a pas été plus utile que mon baccalauréat en gestion, dit-elle. L’enseignement exige des qualités de même type, il faut guider les gens. Je trouve que la façon dont on forme les gestionnaires est trop centrée sur la dimension administrative, et pas assez sur la dimension humaine. »
L’apôtre des ressources humaines
Adèle Girard a toujours eu la conviction que c’est autour des ressources humaines que se jouerait l’avenir de l’industrie touristique.
« On a beau avoir de beaux paysages, s’il n’y a personne pour livrer la marchandise, ce ne sera pas compétitif, dit-elle. L’avenir de l’industrie passe par les personnes. Il faut arrêter d’investir uniquement sur le paraître. Une belle coquille vide, ça ne se vend pas. Ce sont les gens qui mettent la vie à l’intérieur. »
« Je trouve que la façon dont on forme les gestionnaires est trop centrée sur la dimension administrative, et pas assez sur la dimension humaine. »
Faire progresser cette idée est la mission qu’elle s’est donnée en étant à la tête du CQRHT, dont elle a été la seule directrice depuis sa fondation, en 1996. Et elle croit avoir bien fait avancer sa cause.
Pour elle, le plus difficile reste de combattre la résistance au changement. « J’ai beau être vieille, lance-t-elle, je considère que tout ce qui n’avance pas recule ! Tout bouge et tout doit continuer à bouger. Mais beaucoup de gens feront tout pour démontrer que l’on n’a pas besoin de changer. Mais le temps finit toujours par les rattraper. »
Car ceux qui croyaient que les ressources humaines étaient facilement renouvelables se rendent bien compte, aujourd’hui, que ce n’est plus le cas. Ce contexte de rareté fait en sorte que, malheureusement, on embauche des gens qui ne sont pas à la bonne place, croit-elle.
« Le milieu du travail a le dos large par les temps qui courent. On dit que les gens sont malheureux au travail, mais en fait, c’est simplement parce qu’ils ne sont pas à la bonne place. »
Ses temps libres
Pour cette battante, les vacances, ce n’est surtout pas de voyager. « Ce que j’aime, c’est d’aller me reposer dans ma maison des Cantons-de-l’Est. Regarder le temps qui passe et lire au bord de l’eau. »
Sans oublier sa passion pour le hockey ! « Je suis une partisane finie du Canadien, je suis au courant de tous les matchs, et j’adore écouter les amateurs de sport. C’est une bonne lecture du comportement québécois ! »