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Retournzy, la consigne pour la restauration

 
1er octobre 2021 | Par Sophie Poisson
Crédit photo: Retournzy

« Pendant la pandémie, alors que les restaurateurs pouvaient uniquement offrir des repas "à emporter", je voulais les encourager, mais je me sentais mal chaque fois que les plats arrivaient sur ma table avec toute cette quantité de déchets », raconte Cindy Vaucher, une citoyenne engagée. Rien qu’en octobre 2020, les Montréalais auraient utilisé entre 17 et 28 millions de plats en plastique via leurs commandes à emporter selon La Vague, qui se base sur les dernières données de l’Association Restauration Québec et de Statistique Canada.

« On sait que nos sites d’enfouissement au Québec débordent et que si les déchets sont recyclables, ils ne sont pas toujours recyclés ; s’ils sont compostables, ils ne sont pas toujours compostés. On a les infrastructures de gestion des matières résiduelles qui ne suivent pas toujours au Québec. On est donc convaincu du bien-fondé du réutilisable », insiste Cindy Vaucher.

Pour ne pas avoir à choisir entre encourager les entrepreneurs locaux et respecter ses valeurs environnementales, elle a co-initiée une coopérative de solidarité qui vise à mettre en service des contenants réutilisables, durables et écoresponsables. Créée par des clients, Retournzy compte parmi ses membres des professionnels de la restauration, dont Caribou gourmand, Food’elles Montréal et Lola Rosa. Elle est en train de démarcher les restaurateurs de l’arrondissement du Sud-Ouest pour rassembler 15 participants au projet pilote, qui débutera en janvier et dont la campagne de sociofinancement est en cours jusqu’au 28 octobre.

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« Aujourd’hui, les clients sont de plus en plus engagés, souligne la Montréalaise. Les jeunes générations font des choix de consommation qui sont liés à la réduction des déchets. C’est donc une façon de chercher une nouvelle clientèle pour les restaurateurs et de la fidéliser. »

Contenants en acier inoxydable et formats multiples

Les contenants choisis pour le projet pilote sont des boîtes rectangulaires de 1000 ml, en acier inoxydable. « On voulait que ça se prête à tous les repas, que ce soit en sauce, chaud, gras ou acide. On s’est tournés vers le verre et l’inox. Le problème du verre au Québec, c’est que techniquement s’il y a un bris dans une cuisine, la production en cours doit être jetée. Je ne suis donc pas sûre que ça arrivera deux fois à un restaurateur avant qu’on le perdre. La deuxième raison est opérationnelle, car le verre est lourd à transporter et qu’on le déplacera à la station de lavage en vélo cargo et qu’il y a des nids de poule sur les routes... », explique la Cindy Vaucher.

Un test dans un laboratoire de recherche est prévu pour la première commande de contenants afin de s’assurer qu’elle soit saine pour les utilisateurs. Une analyse de cycle de vie est également menée pour s’assurer de la cohérence du projet. Le coût de la consigne n’est pas encore fixé, mais devrait avoisiner les 8 $. À terme, quatre à cinq formats avec des consignes différentes devraient être choisis par les membres de la coopérative de solidarité.

Une station de lavage délocalisée

Dans la même idée que La Tasse, les consommateurs pourront se rendre dans un restaurant qui offre le service de Retournzy, demander que les plats soient servis dans un contenant réutilisable et laisser une consigne en échange, puis après avoir mangé le rincer et le rapporter dans n’importe quel membre du réseau pour récupérer la consigne.

Par contre, le principe est différent du côté des établissements. La Tasse vend d’abord le contenant aux cafés et ce sont eux qui s’occupent du lavage lorsqu’elle est retournée. Tandis qu’avec Retournzy, il devrait s’agir d’un abonnement mensuel et c’est la coopérative de solidarité qui s’occupera plusieurs fois par semaine de la collecte des contenants dans les restaurants pour un lavage délocalisé avant de les redistribuer. À court terme, elle souhaiterait créer des emplois en insertion socioprofessionnels.

« On sait qu’il manque de main-d’œuvre dans les restaurants et c’est pour ça qu’on ne veut pas qu’ils aient à s’en occuper, soutient Cindy Vaucher. Lavés et assainis, les contenants peuvent être placés sans crainte sur les comptoirs. La petite chose que ça ajoute, c’est d’inscrire le montant de la consigne sur la facture du client, puis de la lui rendre au moment de récupérer le contenant. En ce qui concerne l’espace requis, grâce au fait qu’on ait des contenants lavés dans le quartier, on livrera chaque fois qu’on fera la collecte. La livraison se fera donc en flux assez tendu. »

Retournzy va créer des listes d’attente et au fur et à mesure que plusieurs établissements d’un même quartier auront manifesté leur intérêt, la mise en place du service pourra s’opérer. Les hôtels et les institutions peuvent également rejoindre le réseau à partir du moment où il y a un service alimentaire offert.

Pour suivre Retournzy :

Mots-clés: 06 Montréal
Développement durable
Équipement
HRI - Général

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