LE COMMERCE DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DE LA RESTAURATION ALIMENTAIRE
BANQUIER… j’ai des lecteurs qui veulent savoir pourquoi tu refuses de leurs prêter l’argent dont ils ont besoin pour ouvrir un restaurant ?
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Dernièrement, j’ai communiqué avec mon ami BANQUIER et je lui ai demandé — BANQUIER — j’ai des lecteurs qui veulent savoir pourquoi tu refuses de leur prêter l’argent dont ils ont besoin pour ouvrir un restaurant ?
Voici la réponse de BANQUIER
Christian, la réponse à ta question est très simple. À chaque fois que nous recevons une demande d’emprunts, que ce soit moi ou un autre BANQUIER, nous devons évaluer cette demande en utilisant un certain nombre d’indicateurs qui sont prescrits par les institutions financières pour lesquelles nous travaillons. Ces indicateurs ont été retenus par nos institutions financières parce qu’ils ont prouvé, dans le passé et jusqu’à maintenant, qu’ils permettaient d’évaluer avec une assez bonne précision la probabilité de réussite des entreprises emprunteuses.
Voici certains de ces indicateurs à partir desquels nous évaluons les entreprises :
Nous regardons premièrement les taux de survie des entreprises pour le secteur concerné. Ensuite, nous évaluons le plan d’affaires, l’entrepreneur et ses compétences dans le domaine, son équipe, le réseau de soutien dont il dispose, les montants investis dans l’entreprise, et, etc.
LE SECTEUR DE LA RESTAURATION ALIMENTAIRE
Lorsque je reçois une demande de financement pour un projet de restaurants, je m’intéresse donc, premièrement, aux probabilités de survie des entreprises qui œuvrent dans le secteur.
Voici donc pour le secteur de la restauration les informations avec lesquelles je travaille actuellement [1] :
- La probabilité qu’un nouveau restaurant ferme ses portes avant d’avoir fêté sa première année d’opération est de 23,5 % ;
- La probabilité qu’un nouveau restaurant ferme ses portes avant d’avoir fêté sa deuxième année d’opération est de 44,10 % ;
- La probabilité qu’il ferme ses portes avant d’avoir fêté sa troisième année d’opération est de 56,40 % ;
- La probabilité qu’il ferme ses portes avant d’avoir fêté sa quatrième année d’opération est de 64,70 % ;
- La probabilité qu’il ferme ses portes avant d’avoir fêté sa cinquième année d’opération est de 70,40 % ;
- La probabilité qu’il ferme ses portes avant d’avoir fêté sa sixième année d’opération est de 75,50 % ;
- La probabilité qu’il ferme ses portes avant d’avoir fêté sa septième année d’opération est de 79,60 % ;
- La probabilité qu’il ferme ses portes avant d’avoir fêté sa huitième année d’opération est de 82,90 % ;
- La probabilité qu’il ferme ses portes avant d’avoir fêté sa neuvième année d’opération est de 84,70 %.
Ces chiffres sont assez impressionnants n’est-ce pas ?
Je jette ensuite un coup d’œil très rapide au plan d’affaires à la recherche d’arguments qui pourraient me convaincre que je dois malgré tout continuer l’évaluation du dossier. Et malheureusement, la majorité du temps l’évaluation s’arrête à cette étape.
Je suis un BANQUIER pas un « GAMBLEUR »
Tu comprends Christian que, si quelqu’un me demande de lui prêter, disons 200 000 $ ou 300 000 $ pour investir dans un nouveau restaurant avec un calendrier de remboursement qui s’échelonne sur 5 ans et que je sais qu’il y 70,40 % de probabilité que ce restaurant ferme ses portes avant d’avoir fini de me rembourser, alors il est évident que ma motivation à lui prêter n’est pas très grande.
La logique est simple
Si je te demande à toi Christian de me prêter, disons 200 000 $ pour une période de 5 ans, tout en sachant que la probabilité que je te rembourse est seulement de 29,60 %. Est-ce que tu vas me le prêter cet argent ?
L’immuable loi de la cause et de l’effet
De plus, Christian j’ai lu ton dernier article - L’immuable loi de la cause et de l’effet. Tu mentionnes dans cet article que, depuis quelques années au Québec chaque ouverture de restaurant entraîne la fermeture d’un restaurant.
Imagine la catastrophe si moi et mes amis BANQUIERS on commence à financer plus d’ouverture de restaurant.
Je ne suis pas un méchant BANQUIER… je suis simplement un homme d’affaires avisé.
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Manuel de gestion-réflexion / Christian Latour
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Notes
[1] ministère du Développement économique, de l’innovation et de l’Exportation, Taux de survie des nouvelles entreprises au Québec, Édition 2008.