Salon Fourchette Bleue : priorité aux Québécois pour les produits d’ici
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Alors que la 4e édition de salon Fourchette Bleue - poissons et fruits de mers, dédié à l’industrie québécoise de la mer, se tient du 24 au 26 février prochain au Manoir du lac Delage près de Québec, nous avons posé quelques questions à Sandra Gauthier, directrice générale d’Exploramer qui organise l’événement depuis quatre ans.
HRImag : Pourquoi avoir voulu regrouper tous les acteurs de l’industrie des poissons et fruits de mers au même endroit ?
Sandra Gauthier : Pour enfin donner la priorité aux acteurs de l’industrie québécoise de pouvoir s’approvisionner en poissons et fruits de mer de notre province. C’est toute une stratégie à se réapproprier alors que les premières usines de transformation de morues au Québec étaient dédiées à l’exportation de la ressource marine vers l’Europe essentiellement. Le plan d’affaires est resté le même depuis des décennies, il faut que tous les acteurs de la filière puissent avoir un événement pour se connaître, passer des contrats et les renouveler. C’est essentiel. La pêche se pratique sur la côte Nord, en Gaspésie, sur les îles de la Madeleine, loin des centres urbains et des distributeurs. Ce petit monde a besoin de se parler pour faire des affaires ensemble, même les grosses bannières.
La date du salon Fourchette Bleue n’est pas choisie par hasard et il intervient avant les grands shows internationaux de mars pour que les HRI québécois et les détaillants alimentaires puissent se servir. C’est la moindre des choses pour inverser la tendance.
Quels sont les enjeux les plus importants et qu’attendre de cette 4ème édition ?
Il ne faut pas vouloir aller trop vite. Changer un modèle d’affaire avec des logiques et des débouchés qui prévalent depuis longtemps ne se fait pas en claquant des doigts. On est un petit salon qui va avec une petite industrie. Au Québec, il y a entre 30 et 40 usines de transformation des produits de la mer. Ce qu’on souhaite c’est que les participants puissent trouver des opportunités et amener de plus en plus de poissons québécois dans les assiettes des Québécois, dans les écoles, les hôpitaux, les résidences pour aînés et bien sur dans les restaurants et les hôtels. Depuis l’année dernière, de plus en plus d’institutions, notamment de santé (CHSLD, centres de santé) sont réceptives et viennent au salon. C’est une bonne chose alors que les produits de la mer restent assez dispendieux.
On parle beaucoup du sébaste suite à la levée du moratoire sur sa capture l’année dernière mais y a t’il d’autres produits intéressants, hors produits de « luxe » comme le homard, le crabe ou même la crevette nordique ?
Oui certainement. Il y a par exemple des produits comme les algues ou la mactre de Stimpson comme alternative à la crevette nordique qui sont très intéressants. À l’Université de Québec à Montréal (UQAM) et l’école de Technologie Supérieure, les cafétérias servent des lasagnes aux algues aux étudiants. Et cela fonctionne très bien pour proposer des plats végétariens. Ce sont des opportunités pour l’institutionnel avec la diversification de la capture. Pour la mactre de Stimpson, la conserve est une option plus facile pour les services alimentaires.
Propos recueillis par Bastien Durand
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