Plus de légumes québécois dans les institutions d’ici
L’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) s’engagent dans une collaboration pour stimuler les achats de légumes frais du Québec dans nos institutions publiques. Ils concentreront d’abord leurs efforts sur les services en milieu scolaire, dans les établissements d’enseignement supérieur et ceux du réseau de la santé et des services sociaux.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement encouragé par la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois (SNAAQ), portée par le MAPAQ , rappelle Édith Ouellet, conseillère en approvisionnement local au Centre d’expertise de l’ITHQ.« Le souhait de s’approvisionner localement prend au Québec une place plus importante dans les priorités des institutions. ».
Elle relève que « la qualité des légumes surgelés importés, qui ont beaucoup voyagé, est souvent inférieure à celle des produits frais locaux, avec un taux de gaspillage pouvant atteindre 25 % ». En plus de la qualité, le goût et l’apparence des aliments sont essentiels pour encourager leur consommation. « Si un légume est insipide dans l’assiette, cela génère du gaspillage », croit-elle.
Pendant ce temps c’est environ le tiers de la production maraîchère du Québec qui prend le chemin de l’étranger selon le gouvernement du Québec. Une proportion qui s’en va en grandissant alors que la taille des exportations de légumes québécois augmente en moyenne de 10% chaque année.
Mettre en valeur le savoir-faire d’ici
Une étude de marché menée par l’APMQ révèle que la demande institutionnelle pour des produits, tels que les pommes de terre, les oignons et les carottes, pourrait être entièrement satisfaite par les producteurs québécois.
« Pourquoi envoyons-nous encore tous nos produits à l’extérieur ? Il reste encore à travailler sur les coûts », questionne Mme Ouellet. Elle concède toutefois que le prix des légumes d’ici reste encore un des principaux freins à leur adoption massive par les services alimentaires en milieu institutionnel.
Le manque de temps et de ressources humaines fait également partie des obstacles qui se dressent entre les producteurs maraîchers d’ici et les institutions.
Les entreprises locales qui prédécoupent les légumes seront donc un maillon important de la chaîne si l’on souhaite approvisionner localement le milieu institutionnel. Cependant, Mme Ouellet observe que « ces entreprises ne sont pas encore assez nombreuses au Québec. Il faut générer de l’intérêt pour qu’elles prennent de l’expansion et se développent, notamment en régions. »
L’APMQ, qui représente l’offre des producteurs, et l’ITHQ, qui représente la demande des institutions, ont ainsi les moyens de créer des ponts entre toutes les parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement des légumes du Québec.