Moisson Kamouraska s’offre un café et donne au suivant
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Moisson Kamouraska, dont les locaux sont situés à La Pocatière, a inauguré en début d’été son plus récent projet, le café O’Kaf de la 10 (une référence, entre autres, au dépanneur qui avait jadis pignon sur rue à cet endroit). Lors du déménagement de la banque alimentaire de l’organisme communautaire, la dynamique équipe a eu l’idée de maximiser l’espace de ses nouveaux locaux, afin de lancer une initiative qui permettrait à sa clientèle de briser l’isolement et de s’éloigner de la stigmatisation que peuvent vivre les gens en situation précaire.
« Lorsqu’on est sans emploi, par exemple, on peut se sentir jugé à fréquenter un endroit où la clientèle ne partage pas notre vécu et notre réalité, mentionne Mireille Lizotte, directrice générale de Moisson Kamouraska. Tandis que dans notre milieu, la personne peut non seulement siroter tranquillement un café, mais également entrer en contact avec des gens de tous horizons, faisant face à diverses problématiques. » La gestionnaire constate qu’une large part de sa clientèle, ne sait plus comment s’y prendre pour interagir avec les autres, tant au niveau du savoir-être que du savoir-faire. « Ce projet vient répondre à un besoin réel ressenti dans notre organisme. » L’accès au café est par ailleurs ouvert à l’ensemble de la population.
Les multiples visages de la pauvreté
Mireille Lizotte estime important de créer un mouvement de solidarité entre les gens qui fréquentent l’organisme et la communauté. « Ainsi, ceux qui éprouvent moins de difficultés dans leur vie, peuvent offrir un café à quelqu’un dans le besoin et venir échanger sur leur parcours. Mais il ne faut pas oublier que personne n’est à l’abri de se retrouver dans une situation de précarité. » La dirigeante est maintenant en mesure de constater à quel point l’endroit, lumineux et accueillant, permet l’entraide et la création de liens, tout en favorisant l’épanouissement personnel.
Un autre volet de l’organisme, qui s’avère fort important, est la valorisation des surplus de nourriture non distribués dans le reste du réseau. « Nous souhaitions minimiser les pertes et transformer les aliments afin d’être en mesure de nourrir nos clients. » Pour la directrice, le but n’est pas d’ordre pécuniaire, bien au contraire ! Le principe de l’économie sociale prend en effet ici tout son sens. « Si on réussit à cumuler un peu de sous, l’idée est de redonner dans la communauté. On favorise ainsi le geste solidaire. Si quelqu’un n’a pas d’argent pour payer son café, on est alors en mesure de lui offrir. »
À l’avenir, la dirigeante espère intégrer à ce projet, des plateaux de travail pour faire la transformation alimentaire. « Dans le contexte économique actuel et la pénurie de main-d’oeuvre, nous aimerions offrir à notre clientèle, un espace de travail où il est possible d’apprendre à son rythme et d’envisager pouvoir se trouver un emploi ailleurs par la suite. »
Une torréfaction spéciale « O’Kaf de la 10 » a été élaborée par la Brûlerie de l’Est. Les profits de la vente de café permettent à l’organisme d’améliorer son offre alimentaire.
(Photo fournie par Moisson Kamouraska)
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