À l’approche de la saison touristique, les hôteliers veulent sécuriser leurs salariés

Par la voix de l’Association Hôtellerie du Québec (AHQ), les hôteliers de la province demandent de manière urgente aux autorités gouvernementales fédérales et provinciales d’assouplir les mécanismes liés au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). L’Association avait déjà tiré la sonnette d’alarme en octobre dernier.
« Dans un contexte de rareté persistante de la main-d’œuvre, les établissements hôteliers québécois doivent pouvoir continuer de compter sur les travailleurs étrangers temporaires déjà en poste en leur permettant de demeurer au Québec au-delà de la durée initiale de leur permis », indique l’AHQ dans un communiqué.
Un sondage réalisé par l’AHQ en partenariat avec l’Association hôtelière du Grand Montréal (AHGM) et l’Association hôtelière de la région de Québec (AHRQ) révèle que 91 % des répondants hôteliers rencontrent des difficultés à recruter pour la saison estivale et automnale à venir. Près de 70 % des répondants ont plus de 10 % de travailleurs étrangers temporaires au sein de leur équipe de travail.
Des travailleurs essentiels
« Chaque saison, les établissements investissent temps, énergie et ressources dans le recrutement, la formation et l’intégration de ces travailleurs, mentionne l’Association. En raison de contraintes administratives et réglementaires rigides, ces mêmes travailleurs sont contraints de quitter le territoire, même lorsqu’ils souhaitent rester, que leur employeur souhaite les garder et que leur intégration est réussie ».
Pour l’AHQ, il s’agit d’un non-sens économique, humain et opérationnel. L’AHQ demande aux gouvernements fédéral et provincial :
- De faciliter le renouvellement des permis de travail pour les employés déjà établis dans nos milieux.
- De réduire les délais de traitement afin d’éviter les ruptures de service et les incertitudes pour les employeurs.
- De permettre aux employeurs de conserver leurs employés temporaires pour des périodes prolongées, lorsque les besoins sont constants et démontrés.
- D’ouvrir un dialogue structuré avec les associations sectorielles pour adapter les programmes à la réalité du terrain.
« Ce n’est pas une faveur, mais un ajustement logique, réaliste et responsable. Ces travailleurs ont déjà prouvé leur valeur. Ils connaissent les codes, les standards de service, les outils de travail et s’intègrent avec brio aux équipes locales. Les remplacer chaque année représente un gaspillage de compétences, une pression sur les gestionnaires et un recul pour l’expérience client », soutient Véronyque Tremblay, présidente et directrice générale de l’AHQ.
Selon l’Association, si les hôteliers sont obligés de réduire le nombre de travailleurs étrangers à moins de 10 %, il manquera en moyenne entre 3 et 10 travailleurs par hôtelier répondant. Ces postes, essentiels aux opérations, sont souvent les plus difficiles à combler (entretien ménager, cuisinier et préposé à la réception), assure l’organisme.
L’emploi dans l’industrie hôtelière au Québec représente 33 000 emplois directs et indirects. Pour cet été, sans les travailleurs étrangers temporaires (TET), plus de 6000 emplois sont à combler, précise l’AHQ.